Il est sûr que l'avenir d'une nation dépend de la qualité de l'éducation qu'elle accorde à ses citoyens. C'est la vérité que La France reconnaît à la veille de la Révolution et à partir du règne de Louis XV. C'est aussi la raison pour laquelle ce dernier a été amené à promulguer son édit de 1762 en vertu duquel les jésuites, qui monopolisaient alors l'enseignement, ont été expulsés des institutions éducatives. Citons que les jésuites ont été condamnés en raison de leur mauvaise direction de ces instituitions ainsi que de la formation insuffisante qu'ils accordaient aux enseignants. Par un autre décret, le roi demande à chaque parlement de lui présenter ses propositions de réforme. Parmi les projets présentés suite à ce décret, se trouvaientl'Essai d'éducation nationale ou Plan d'études pour la jeunessede Caradeuc de La Chalotais procueur au Parlement de Bretagne en 1763, Le Mémoire sur l'Éducation Publique avec le prospectus d'un collège, suivant les principes de cet ouvragede Guyton-Morveau, avocat-général au Parlement de Bourgogne en 1764, et un peu tard en 1768 le Compte-rendu que Barthélemy-Gabriel Rolland de d'Erceville avait offert aux chambres assemblées du Parlement de Paris dont il était le président.
D'une manière générale, les projets d'éducation nationale élaborés au XVIIIe siècle révèlent d'un intérêt considérable, non seulement puisqu' ils marquent l'histoire de l'éducation en France, mais particulièrement parce que les idées animant ces projets sont à l'origine des institutions éducatives de l'Europe moderne.
La présente étude tend à analyser le plan de Morveau qui, malgré son importance, demeure peu étudié et commenté. Par son projet, il cherche à rénover l'éducation dans les collèges, non seulement en changeant le corps enseignant, mais essentiellement en modifiant l'esprit qui l’anime. Encyclopédiste, il juge nécessaire de propager la culture dans toutes les couches de la société puisque l'instruction est la seule garantie du bonheur individuel et du progrès de la société dans tous les domaines. Dans son Mémoire, il propose d'opérer quelques modifications à l'enseignement de certaines matières telles que l'histoire, la géographie, les langues, la religion ; d'accorder plus d'importance aux études philosophiques et aux belles - lettres ; d'annuler les cours inutiles comme ceux de la dialectique et de la scolastique, et d'introduire des changements radicaux sur la manière d'enseinger les matières scientifiques pour qu'elles puissent être agents du progrès économique et technique marquant cette époque.
L'importance du Mémoire émane également de l'accent qu'il met sur le rôle du professeur dans le nouveau système: les jeunes, entre des mains habiles qui font partie du corps régulier, peuvent être un instrument de conscience nationale. Comme le rôle de l'éducation consiste, selon lui, à préparer des citoyens pour servir l'État, ce dernier doit seul s'arroger le droit d' une surveillance permanante tant sur la forme scolaire que sur les contenus enseignés. Malgré quelques lacunes, le Mémoire de Morveau s’avère un des ouvrages pédagogiques les plus representatives de l’esprit des Lumières.
BADAWI, Ghada ABDEL SAMAD. (2021). Morveau et son projet de plan de réforme scolaire à la fin de l’Ancien Régime. مجلة کلية التربية فى العلوم الإنسانية و الأدبية, 27(4), 89-148. doi: 10.21608/jfehls.2021.232877
MLA
Ghada ABDEL SAMAD BADAWI. "Morveau et son projet de plan de réforme scolaire à la fin de l’Ancien Régime", مجلة کلية التربية فى العلوم الإنسانية و الأدبية, 27, 4, 2021, 89-148. doi: 10.21608/jfehls.2021.232877
HARVARD
BADAWI, Ghada ABDEL SAMAD. (2021). 'Morveau et son projet de plan de réforme scolaire à la fin de l’Ancien Régime', مجلة کلية التربية فى العلوم الإنسانية و الأدبية, 27(4), pp. 89-148. doi: 10.21608/jfehls.2021.232877
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BADAWI, Ghada ABDEL SAMAD. Morveau et son projet de plan de réforme scolaire à la fin de l’Ancien Régime. مجلة کلية التربية فى العلوم الإنسانية و الأدبية, 2021; 27(4): 89-148. doi: 10.21608/jfehls.2021.232877