Vers un discours de victimisation dans le roman de la radicalisation. Etude comparée entre Frèche et Bouzar.

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المؤلف

Professeur-adjoint Faculté des Lettres – Université du Caire

المستخلص

Le roman consacré au « radicalisme express » qui a pour sujet l’embrigadement numérique des adolescents français sur la toile gagne en importance et en affluence depuis les attentats du Bataclan qu’a connu la France en 2015. La radicalisation fait le plus souvent l’objet d’un discours de culpabilisation chez les écrivains français mais elle subit un traitement différent chez les écrivains francophones accusés de plus en en plus de faire l’apologie des radicalisés en les considérant comme des victimes. C’est à ces deux genres de discours dont l’un culpabilise et l’autre victimise les radicaux que va notre intérêt à travers l’œuvre bien similaire de deux femmes engagées, Emilie Frèche dans Je vous sauverai tous (janvier 2016) et Dounia Bouzar dans Ma meilleure amie s’est fait embrigader (avril 2016). Une étude comparative tout aussi bien que rhétorique seront menées ensemble afin de montrer leurs visions différentes vis-à-vis des radicalisés et qui ne se révèlent que de manière très subtile. L’intérêt de cette recherche réside également dans le traitement d’un sujet qui demeure toujours d’actualité et dont les études contemporaines s’occupent de plus en plus pour montrer la manière qu’entreprennent les écrivains pour écrire le terrorisme. N’ayant fait l’objet d’aucune étude antérieure, la comparaison entre les deux approches des deux écrivaines permettra également de faire ressortir les spécificités communes qui distinguent ce genre romanesque mais encore de dévoiler leurs techniques argumentatives diverses pour lutter contre la radicalisation. L’intérêt de ces romans consiste essentiellement dans le projet propagandiste qu’ils se proposent de révéler du vrai islam et dans le désir d’opposer au discours djihadiste un contre-discours qui préviendrait d’un danger dont personne n’est à l’abri, celui de la radicalisation. Les réponses qu’apporteront les réflexions de Frèche et de Bouzar sur la question ne seront pas applicables uniquement sur elles mais pourraient être partagées par d’autres. Et de là l’intérêt qu’il y aurait à pousser plus loin la recherche comparative sur d’autres écrivains d’origine, de culture et de position différentes pour étudier d’autres manières d’écrire et de penser au même problème de la radicalisation.

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