Habiter l’inhabitable, espèces d’espaces de vie : Étude comparée entre Ève de ses décombres d’Ananda Devi et البلدة الأخرى d’Ibrahim Abdel Méguid

نوع المستند : المقالة الأصلية

المؤلف

Assistant professor – French department – Cairo University

المستخلص

     « L’espace commence ainsi, avec seulement des mots, des signes tracés sur la page blanche. (…) Espace inventaire, espace inventé. » (G. Pérec, 1974, p. 21.) Cet « espace-papier » ne tarde pas à s’animer lorsque le réel d’une expérience personnelle vient s’ajouter à l’imaginaire pour lui donner forme, le peupler et le faire habiter. Or, habiter un espace est une manière de se l’approprier, de le marquer et de s’en démarquer. Ce va et vient entre l’espace et son habitant relève d’une relation dialectique entre le sujet et les lieux qui l’entourent, ce qui crée soit une sorte d’assimilation et/ou d’acceptation du vécu, soit un refus et/ou un rejet de l’endroit habité. De même, il existe des espaces inhabitables, pourtant habités, par des gens qui partagent des conditions de vie semblables, appelés les Gens de peu, selon le sociologue et l’anthropologue Pierre Sansot.
     À partir d’une étude spatiale et comparée entre le roman francophone d’Ananda Devi Ève de ses décombres (2006) et le roman de l’écrivain égyptien Ibrahim Abdel Méguid L’Autre pays (1991), nous observerons comment s’effectue l’attachement ou le détachement de l’individu avec son espace ? Quelles sont les caractéristiques de « l’inhabitable » sur le plan humain et spatial ? Et, comment se produit ce va et vient, cet agencement relationnel et paradoxal même entre le vécu et le su en des lieux étrangers et/ou familiers ? 

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